jeudi 12 juin 2014

J 10 de Bodø à Rørvik le 11 Juin 2014

C'est la transition dans la brume, encore que...

Passage du cercle polaire Nord-Sud

Nesna et Sandnessjøen (sandeucheun), que nous avions croisé de nuit à l'allée, méritent le passage. Brønnøysund également, mais on l'a vu du sauna en fait (on va aussi au sauna, contrairement à certains qui sont plutôt Jacuzzi). Sandnessjøen vaut surtout pour la chaine des 7 soeurs, que nous avons pu observer malgré les nuages, et Brønnøysund par Torghatten, la roche trouée, bouchée ce jour par les nuages, que nous n'avons donc pas vu. Toujours pas pu voir Rørvik, coincées dans la salle à manger. Je regrette un peu quand même.

Nesna

Les sept soeurs

J'en profite pour avancer le blog, et mes romans scandinaves. Cette nuit, on va passer vers le Stokkesund, mais je doute que la route de nuit emprunte ce dédale de cailloux ... Sinon, c'est un endroit que je reverrai avec joie ...

Au total, matinée douce et après-midi pluvieuse. Il paraît qu'il fait beau en Bretagne !

Fiesta finale au repas du soir !

 

J 9 de Finnsnes à Stamsund le 10 Juin 2014

Dernière journée polaire complète, avec la traversée des Vesterålen et des Lofoten. J'étais partie avec une tendresse particulière pour les Lofoten, après notre voyage de 2009. Et les Vesterålen, archipel réputé moins sauvage, plus au nord, et plus agricole m'était inconnu, et un sujet d'exploration. Ma foi, je suis conquise, et revenir pour sillonner plus encore les Vesterålen pourrait être un objectif futur. A voir...

Au matin, arrivée dans le chenal de Risøyrenna : extraterrestre, un chenal de quelques dizaines de mètres de large, profond de 7 mètres. Faut pas racler les gars... Nouvelle version inaugurée en 2001, 4,8 km de long, largeur inférieure à 100 pieds, soit 30,5 mètres mètres ( je vous rappelle que la nef a un tirant d'eau de 4,7 mètres et une largeur de presque 25 mètres). Arrêt au port de Risøyhamn, entre Andoya et Hinnoya, ce qui permet à l'Hurtigruten de réaliser son slalom spécial inter îles Vesterålen et Lofoten, sans devoir passer en "mer ouverte", et presque au plus direct. Après le port, le pont et j'ai fait un petit film qui montre bien que tout est calibré, du tirant d'eau au "tirant d'air" ! L'ajout du lien vidéo est prévu pour le retour à la maison.

Risøyrenna


Départ de Stokmarknes, et descente du Raftsundet. Ce jour, on se fait l'excursion des aigles, en petit bateau. Prétexte, d'ailleurs validé par la présence de ces oiseaux majestueux. En fait, mon idée était de revoir le Trollfjord, mais "d'en dehors", et de regarder le Finnmarken dans sa manoeuvre, avec les proportions entre la falaise et le bateau. Puis l'arrivée à Svølvaer par le plus petit bateau. Pour changer de perspective. Les deux ou trois objectifs sont validés, et nous profitons bien des oiseaux. Murielle me souffle de rajouter qu'ils font (les goélands) le même bruit d'enfer que dans notre bonne ville de Brest, ce qui nous ramène au pays...

 

Raftsundet et Trollfjord avec des oiseaux

 

Svolvaer - Stamsund, depuis le restaurant (où l'on mange plutôt bien je ne l'ai pas encore signalé), via Henningsvaer, qui m'avait fascinée lors de notre première visite en 2009. Je mettrai des photos à mon retour. Et début de la grande traversée vers Bodø, qui marque notre départ final des îles et bientôt notre retour au sud du cercle polaire arctique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J 8 de Skøllefjord à Tromsø le 9 Juin 2014

Le Cap Nord, c'est sous le soleil ce matin! Mais c'est trop tôt pour moi, je viens de me coucher ou presque. Je n'ai pas revu Honningsvåg et sa toundra. Dommage pour la vue ensoleillée et ses rennes. On reviendra ? Peut être...

Objectif Hammerfest aujourd'hui et ses deux heures d'arrêt. Ma foi, je n'ai presque pas peur de descendre... Direction le musée de la reconstruction, qui explique comment le Finnmark, la région la plus pauvre et la plus septentrionale de la Norvège , détruite en 1945, à été reconstruite par les survivants, dans le contexte polaire. Avec un résultat rapide et efficace, dont on à peine à imaginer les difficultés.

Hammerfest 1920

Hammerfest de nos jours

Reconstitution d'un intérieur post reconstruction (fin des années 50) - à noter le bateau Hurtigruten qui décore le mur ...!

Retour du musée en ballade au soleil polaire mais qui réchauffe bien

L'église moderne

La chapelle, la seule à avoir survécu

Panorama de la baie d'Hammerfest

 

 


Petite après-midi tranquille entre Hammerfest et Tromsø, en attendant de retrouver notre capitale polaire. Escale à minuit, et départ pour le concert de minuit dans la cathédrale polaire...

Très bon moment de musique, acoustique merveilleuse, bons interprètes. Une réussite...

 

 

mardi 10 juin 2014

J 7 de Båtsfjord à Berlevåg, via Kirkenes le 8 Juin 2014

C'est la fin du voyage pour la moitié d'entre nous, le début du retour pour les autres. Journée un peu intermédiaire pour tous, où nous sommes allés jusque chez les russes, ou presque. Une rivière à traverser, c'est presque rien. Kirkenes semble sans charme, mais maintenant je la vois autrement puisque j'écris ces lignes après avoir pris le temps de la visite du Musée de la Reconstruction à Hammerfest.

Kirkenes, Hammerfest et les autres, c'est Brest, Lorient, Cherbourg et d'autres sous des latitudes plus nordiques et plus froides. Et d'autres circonstances, mais l'effet est le même. Plus aucune originalité ni spécificité historique de l'habitat, tout ayant été rasé il y a 70 ans. En Norvège, c'est la fameuse politique de la terre brûlée. Rien ne doit subsister derrière soi, selon les nazis. La reconstruction s'est faite avec encore plus d'impériosité sous ces climats bien plus rudes que les nôtres, où la tente en hiver n'est pas un moyen d'habitation très sûr.

Kirkenes

Nous saluons les compagnons qui partent (enfin moi je dormais encore, contrairement à ce que croit Paul qui m'imagine plus courageuse que je ne suis réellement). La nuit avait été passée à dormir d'un oeil et à surveiller de l'autre le plafond nuageux pour guetter vainement la sortie du soleil de minuit. En effet, durant la nuit du 7 au 8, on nous a dit que le soleil était sorti des nuages à 2h00, ce qui nous avait fait grogner de rage. Nous accueillons avec un sourire en coin les petits nouveaux, qui essaient de s'habituer vite fait à la croisière. Ils ont tout intérêt, car demain c'est le petit déjeuner au Cap Nord, lever aux aurores, pour un spectacle au soleil semble t'il, du moins on leur souhaite, vu leur investissement personnel.

On part vers midi, et la mer de Barents semble d'humeur plus active que depuis le début du voyage. On va voir si on tient la mer pour de vrai. Passage à Vardø, et première escale des newbies. Quelques photos pour illustrer, le phare sur sa colline, la ville dans sa baie. Elle aussi réduite en cendres il y a 70 ans. L'église est contemporaine. Certains auraient aimé visiter plus longuement mais le captain les rappelle à l'ordre. Faut vite mater les nouveaux.

La mer frise de plus en plus, avec du vent qui s'annonce, à la fois par la voix de Peter, notre annonceur préféré, mais aussi par la rapidité de notre service de table à ranger vite fait la vaisselle. On n'est pas dupe.


22h00 : le MS NORDLYS (aurore boréale en norvégien) est annoncé en croisement bord à bord à la sortie du port de Berlevåg. On va leur montrer qu'on agite bien les draps et les serviettes, sur le pont 8. Pas trop de réponse, voire pas du tout sur les ponts opposés. Grande sérénade de sirènes de nos deux navires. Bon voyage à tous. Il fait un froid piquant et le vent souffle fort.

Murielle est prête

De retour en cabine, c'est le grand soleil. Et donc, le soleil de minuit est annoncé. Je décide dans ma tête que j'en serai. Je lis "Cent ans" de Herbjørg Wassmo, que j'avais pris avec moi pour cette croisière (je frime un peu, c'est juste un livre numérique, donc pas de surcharge de poids...). Je revis un peu de ce que j'ai appris de la Norvège en lisant ce livre. J'utilise Google Maps, pour visualiser les endroits évoqués par l'auteure. Pendant ce temps, Murielle est à Bergen avec son policier préféré, qui dit pis que pendre du service des Urgences de la ville (Gunnar Staalesen). Un peu plus tard, alors que la barbouille est bien là, compte tenu des vaguelettes extérieures, Murielle déclare qu'elle dort. Je persiste, perdue dans mon histoire plus ou moins en phase avec la réalité, puisqu'on me parle de tempête sur le Vestfjord, à bord du Finnmarken, le premier du nom, qui a bossé jusqu'en 1956 au sein de la compagnie de transports de l'époque. Je vise en fait le moment où le bateau va virer au sud, vers Kjøllefjord. Le vent et les vagues d'est nous ficheront peut être la paix. Vers 01h30, quelque chose change. Je vérifie : le virage est fait. Bien sûr, il fait toujours grand jour ! Je m'habille version grand nord, et j'ai raison : il fait dehors un froid de gueux. Le vent est très violent, mais la mer est devenue presque plate. A l'ouest, je vois les terres du Cap Nord au loin, qui s'arrêtent dans la mer à la verticale. Devant, les montagnes enneigées du Finnmark, vers Hammerfest. Et à l'est, à babord, les hautes falaises de la côte, qui vont s'ouvrir pour nous laisser entrer dans le Kjøllefjord. Au Nord ? Ben la mer de Barents, voyons. Mais non, je blague : LE SOLEIL DE MINUIT AUSSI ... Chose amusante pour moi : je n'ai croisé qu'une passagère fugitivement, et deux membres d'équipage en plein nettoyage de la coque. Quasiment personne pour admirer cette merveille...



 

Conclusion : une journée de transition, comme parfois dans les voyages ;-)

samedi 7 juin 2014

J 6 de Øksfjord à Berlevåg : Le cap Nord, le 7 Juin 2014

A deux heures du matin, la brume s'est levée révélant sur la mer le soleil de minuit. Mais nous on ne s'est pas réveillées, donc raté. Cette nuit, on ne ferme pas le volet, et le soleil qui se lèvera peut être nous réveillera, c'est promis.

Ce matin, lever vers Havøysund. On arrive vers 11h15 à Honningsvåg, sur l'île de Magerøya d'où nous partons vers Nordkapp, le cap nord. 32 km de bus. On est tellement amarinées de l'oreille interne, qu'on peut en profiter discrètement pour tapoter nos IPhone. Au fait, l'Edge au cap nord vaut bien quelques 3G ailleurs. Fin de la digression non touristique. Le temps est médiocre, comme souvent ici. On sentait bien qu'on essayait de nous préparer à celà depuis quelques jours. Le plafond est bas, et le cap nord est situé sur un plateau à 307 mètres d'altitude. Donc on va avoir le nez dans les nuages. Ce qui s'avère tout à fait exact ...

Bulletin météo du NordKapp

Différentes festivités sont au programme : le globe, la vue sur la falaise escarpée qui tombe verticalement dans la mer, le magasin de souvenirs (on zappe), le film panoramique qui décrit les quatre saisons au cap nord (une pure merveille), quelques zones de pseudo-musée dans un couloir pavé de caillebotis, qui semble se diriger vers le centre de la terre. Murielle et moi choisissons le film, pour essayer de parier sur une amélioration météo, qui nous permettrait de voir un peu le paysage, car la purée de pois qui nous accueille est vraiment infranchissable du regard. Pari gagnant, la seconde moitié de notre visite, en extérieur, nous permet de faire le point sur le site, et de valider nos objectifs. Quand on a vu le cap nord, disait l'un des premiers explorateurs, italien de Ravenne, on peut rentrer chez soi, car on a eu la réponse à ses questions. C'est la fin du monde connu. Ceci dit le Finistère aussi. Donc ... Mais quand même 71° Nord et quelques minutes pour la route, cela fait sacrément loin de chez nous ;-) !

Selfie du globe du Nordkapp : oui, on y était !

 

La falaise à pic : brrrr

On y était toujours, pas oublier le point géographique

Au retour, arrêt au village Sami. Les clichés du voyage organisé parlent à plein. Toutefois, on porte un regard d'européen formaté sur une certaine forme de tolérance à la Norvégienne : le pays des gens riches, qui ont suffisamment de moyens pour favoriser la transhumance des rennes vers l'île de Magerøya en leur faisant faire l'aller (le printemps, quand ils sont maigres, fatigués, et enceintes pour les femelles) en bateau militaire. Pour le retour, ils sont en forme (les rennes) et ils nageront les 2 km du détroit séparant Magerøya du continent, pour revenir dans la capitale Sami, Karasjok, où ils retrouveront les copains suédois, finlandais et russes pour l'hiver. Mais les bateaux militaires ne seront pas loin, pour surveiller la traversée du détroit et éviter aux rennes de faire écraser par Costa Croisières, ou pire Hurtigruten ;-) .

Nils et son renne

A noter le bon mot de Danilo, notre guide francophone (de père catalan et de mère sarde) : au royaume du Danemark, de superficie sensiblement égale à la province du Finnmark (celle la plus au Nord de la Norvège, et que nous traversons en ce moment) : la densité de population est de 130 habitants au km carré, contre 1 au Finmark, mais 3 rennes à ajouter ...

Adios Honningsvåg

A 15 heures on remonte sur notre Finnmarken, qui est dans sa province le cher navire. Et on part à nouveau faire l'omnibus entre des ports isolés et séparés de trois à quatre heures de mer, dans une région où seul le bateau peut ravitailler, jusqu'à atteindre Kirkenes, dernier port du monde civilisé, c'est à dire dernier port avant les Russes. Mais ce sont les Norvégiens qui disent celà, je ne fais que répéter.

 

 

J 5 de Stokmarknes à Skjervøy via Tromsø, le 6 Juin 2014

Jour particulier, ce jour 5. C'est le jour de la GDB. GDB d'excès de soleil nocturne. Coucher à Stokmarknes (vu dans le post précédent), après un petit lever de soleil vu à travers le hublot.

Un "Finnmarken" transformé en musée et le musée Hurtigurten à Stokmarknes (à deux heures du matin)

Lever un peu dur dur vers Harstad, enfin juste après. Un peu plus de paupière soulevée vers Finnsnes. Enfin c'est juste. Arrivée en début d'AM à Tromsø, pour faire quelques courses de survie : pulls norvégiens, bière norvégienne, coca et eau. Pour le retour.

A Finnsnes, des voitures de collection et un pont pour passer dessous (je ne sais pas combien auront été ainsi franchis, mais beaucoup).

En ce qui concerne Tromsø, la cathédrale arctique et quelques vues nous ont touchées. Avec un pont, bien sûr, 41 mètres au plus haut.

La descente vers le port de Tromsø, avec la cathérale qui veille sur le fjord

Panorama du port de Tromsø, avec la cathédrale arctique au fond, sur l'autre berge du fjord

Et puis la rencontre de hasard avec l'Azores de Madeira, affrétée par une compagne portuguaise de croisières. Comme d'habitude, je photographie, et Murielle farfouille sur internet pour trouver quelques renseignements concernant ce bateau. Et là, BINGO ! Cette rencontre nous amène (nous n'étions pas nées) en 1956, et au naufrage de l'André Doria, percuté par le Stockholm, le 25 Juillet 1956. Cette coïncidence du troisième type pose la question de la longue vie des bateaux, voire des superstitions et des craintes. Car le Stockholm, très endommagé, a été remis à neuf déjà en 1956, puis entretenu pour devenir ce que nous avons sous les yeux après une histoire plutôt riche en rebondissement que je vous propose de lire gràce au lien wikipedia ci après http://fr.wikipedia.org/wiki/Stockholm_(paquebot) .

Le Stockholm, arrivant au port le 25 Juillet 1956 après le crash

L'Azores, à Tromsø presque 58 ans plus tard

L'Andrea Doria qui a coulé le 26 Juillet après 11 heures de lutte, a une autre vie plutôt plongée sous-marine et épave, et c'est sous cet aspect que je l'avais moi-même découvert dans mes lectures passées (http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrea_Doria_(paquebot)). Assez particulier comme rencontre.

Le soir, la brume se lève et l'on part vers le Cap Nord, via Honningvag, où nous serons le 7 Juin, soit demain, pour l'avant dernier jour de la remontée, juste avant l'arrivée à Kirkenes.